Le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels affirme que : « les États parties au présent pacte reconnaissent le droit à toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mental qu’elle soit capable d’atteindre ». Ce principe, inscrit dans de nombreux instruments juridiques internationaux, rappelle que la santé est un droit fondamental au service de chaque individu. Dans un contexte mondial où la santé publique est un enjeu majeur, l’amélioration de la qualité des soins et l’accès à une meilleure prise en charge sont des défis essentiels pour l’avenir. La recherche scientifique et médicale joue un rôle déterminant dans cette quête et coopère à l’internationale afin de proposer de nouvelles solutions au patient.
R&D et Med Tech : une collaboration qui nécessite des équipements
Dans un environnement chirurgical en constante évolution, il est crucial de mettre à jour régulièrement les techniques afin de stimuler un renouveau intellectuel et technologique, et ainsi repousser sans cesse les limites de la connaissance et de l’innovation. Les unités de recherche et développement (R&D) jouent un rôle clé dans cette dynamique, en cherchant continuellement à améliorer le soin du patient en proposant des alternatives plus performantes et constructives. En effet, la recherche clinique et la R&D dans le domaine de la MedTech sont des piliers fondamentaux dans l’innovation en santé, car elles permettent de redéfinir les méthodes de soins en exploitant les technologies avancées et les découvertes scientifiques.
Cependant, la recherche médicale est un processus long, complexe et rigoureux, nécessitant des moyens et des ressources adaptées pour faire progresser la science au service des patients. Un des aspects essentiels de cette progression est l’accès à des équipements de qualité. Des dispositifs modernes et performants sont indispensables pour réaliser des tests, des mises en situation réalistes, et valider les hypothèses. En ce sens, les Centres Hospitalo-Universitaires (CHU) se positionnent comme des centres d’innovation de premier plan, avec pour mission d’enrichir la recherche, de stimuler l’intellect et d’améliorer la prise en charge des patients. Ces institutions, en collaboration avec les équipes médicales, contribuent à la progression des pratiques et répondent aux défis sanitaires contemporains.
Dans ce cadre, la R&D devient l’épine dorsale du progrès médical. Les unités de recherche, par leurs travaux, permettent de concevoir de nouvelles méthodes et technologies, contribuant ainsi à repousser les frontières de la médecine. Toutefois, pour que ces avancées prennent forme, il est impératif de disposer d’équipements adaptés, capables de soutenir des recherches rigoureuses et de garantir des résultats fiables, ce qui assure la pertinence et la reproductibilité des recherches.
Une autre clé du succès de l’innovation en Med Tech repose sur la formation continue des professionnels de santé et des chercheurs. Les innovations technologiques ne peuvent être pleinement exploitées que si les utilisateurs finaux — médecins, chirurgiens, infirmiers — sont formés et sensibilisés aux nouvelles pratiques. Dans cette optique, les centres de formation jouent un rôle primordial. Ils veillent à ce que les innovations ne soient pas seulement mises à disposition des patients, mais qu’elles soient utilisées de manière optimale, conformément aux normes éthiques et réglementaires.

La collaboration entre les entreprises Med Tech et les établissements de formation et de R&D est ainsi essentielle. Elle garantit que la recherche et les innovations se traduisent par des pratiques médicales efficaces et responsables. Ces partenariats permettent non seulement de développer des solutions basées sur des besoins réels, mais aussi de tester leur efficacité dans des environnements cliniques avant leur mise sur le marché. De plus, ces collaborations interdisciplinaires favorisent un écosystème dynamique qui accélère l’innovation, rendant ainsi possible une réponse plus rapide aux défis médicaux de demain.
Les publications médicales : un outil-clé dans la prise en charge future des patients
Les publications médicales constituent un autre pilier fondamental de l’avancée des soins. Elles permettent de partager les résultats des recherches, d’approfondir la compréhension de certaines pathologies et de valider de nouvelles approches thérapeutiques. En France, le pays se classe au 7e rang mondial en termes de publications médicales, et il est le leader européen en termes de projets de recherche clinique. Cet écosystème est composé de trois acteurs majeurs : les organismes de recherche (comme l’Inserm et le CNRS), les CHU, et les Universités, qui travaillent en symbiose afin de garantir une excellence scientifique et clinique.

Un exemple parmi d’autres de l’impact des recherches en cours en France est l’étude menée par Émile Balandier, Laurent Vigouroux, Jean-Louis Milan, Thibault Poujade, et André Gay, sur la réparation des poulies par une technique de suture directe. Cette dernière a eu lieu au sein de Skylab, centre d’excellence en formation médicale, R&D et organisation de congrès et a été publiée en 2024 dans Clinical Biomechanics. Cette étude démontre l’importance de la recherche mécanique dans un objectif de réactualisation chirurgicale des procédés orthopédiques. En effet, cette technique, qui ne recourt pas à l’autogreffe, présente un potentiel important pour améliorer les résultats chirurgicaux en termes de stabilité et de régénération des structures lésées :
“One of the most common climbing injuries is finger pulley ruptures. Depending on the grade of injury, surgery may be required. Conventional techniques are tried and tested, but they all use autograft to reconstruct the pulley and some side effects have been observed. The present technique, direct suture of injured pulleys, not using autograft, has a minimal footprint and a normal tendon -bone distance after healing. This study aimed to verify the post -operative stability of the pulley repaired with direct suture.
We performed rupture tests on the pulleys of 17 cadaver fingers via traction on the flexor tendons. Tests were carried out first on the native pulley and then on the sutured pulley. We measured the total tensile force and fingertip force and calculated the force of the A2 and A4 pulleys in each test.
We found a significant difference in force between native (334.9 N) and sutured (59.0 N) A2 pulleys and in all other parameters.
These results showed that direct suturing is a technique that allows the injured pulley to be properly positioned for regeneration with good stability but does not provide immediate resistance.”(1)
Pulley reparation with direct suture technique: A mechanical study, Clinical Biomechanics (2024), https://doi.org/10.1016/j.clinbiomech.2025.106497
Des études similaires réalisées au sein du même centre de formation et de recherche, démontrent l’importance de l’interaction entre chercheurs, chirurgiens et industriels dans l’évolution des techniques chirurgicales et l’amélioration des soins. Au cours de ses 2 premières années d’existence, le centre aura eu le privilège d’accueillir un certain nombre d’études chirurgicales en son sein, notamment
- L’institut de la main de Nantes pour une étude sur l’anatomie trapezo-metacarpienne
- L’équipe chirurgicale du CHU de Nîmes sur la section du biceps dans la gouttière à l’épaule sous échographie
- Une équipe médicale en provenance de Barcelone pour une analyse sur la section de la poulie A0 et A1 pour le traitement des doigts à ressaut sous échographie,
- Le laboratoire de biomécanique de Marseille pour une étude sur les poulies.
Faciliter les échanges entre chercheurs, chirurgiens et industriels favorise la mise en œuvre de technologies de pointe qui redéfinissent constamment les standards du secteur. L’exemple de la suture directe des poulies illustre parfaitement l’impact de ces travaux sur la chirurgie moderne grâce son approche novatrice et ses résultats prometteurs.
La recherche médicale et les publications scientifiques de demain continueront de transformer les pratiques et les méthodes de soin. Les chirurgiens de demain devront être formés non seulement aux techniques les plus avancées, mais aussi aux dernières découvertes et innovations. L’intégration des nouvelles technologies dans la pratique quotidienne, la collaboration entre équipes interdisciplinaires et l’engagement dans des projets de recherche continus seront les clés de l’évolution des soins chirurgicaux. En adoptant une approche toujours plus scientifique et rigoureuse, les chirurgiens de demain seront en mesure de répondre de manière plus efficace aux défis médicaux de notre époque.
La recherche scientifique et médicale est un processus long et exigeant, mais fondamental pour l’amélioration de la prise en charge des patients. Grâce à l’accès à des équipements de pointe et à une forte dynamique de publications médicales, la médecine progresse sans cesse, apportant des solutions toujours plus performantes et adaptées aux besoins des patients. La collaboration internationale et l’innovation constante dans ce domaine sont des leviers essentiels pour garantir un avenir où la santé publique est au cœur du développement durable, offrant ainsi à chacun la possibilité de jouir du meilleur état de santé possible.
